LIENS

"Liens" était jadis le bulletin d'un club du livre ; il était imprimé sur un étrange papier pelure légèrement martelé, style poste aérienne ou message des services secrets. Les informations qu’il véhiculait y gagnaient en mystère et pertinence. Les éditeurs le détestaient.

 

 

* Pour se rendre compte de ce qu'il faudrait faire dans toutes les villes de province, suivre celui-ci.

 

* Tous les blogs, journaux et revues en ligne se ressemblent et disent à peu près la même chose clopin-clopant, copiant-collant. Echolalie de l'indigence.


Certains émergeaient pourtant du pathos dès 2000 ; je ne sais s'ils persistent ni s'ils subsistent. Tournant autour du livre, dans un sens ou dans l'autre, on trouvait alors : Miklos, JCB, Remue, Stalker ; un peu moins en français : Arts, Boing, Wired et surtout Ubuweb. Et puis, on commençait à lire ou relire sans le papier, mais ça ne durerait pas : le papier, c'est le smoking de la pensée.
 

* Les cherche-livres. Premier niveau : Writers No One ReadsFric Frac, la RDL, le MEQDissidences, LMDA, et d'autres, sans doute, à venir. Second niveau, plus près du corps : OB et les CDC ainsi que, à l'occasion, Livrerarebook, Bookfinder, ZAVB, AddAll.

 

* Pour comprendre la bibliothèque de l'intérieur, il existe en France une école, l'institut d'histoire du livre et un Bulletin des bibliothèques de France.

 

* Je fréquente parfois un site canadien "de veille socio-culturelle" qui est aussi une encyclopédie. Ou je découvre des essais ne devant rien à la pression de la presse ni à la fiction de la fiction : NF. Et quand nous prend une envie de sourire (un peu), il y a Vice.

 

* Sur l'évanescence des supports de l'information et pour se rassurer sur la survie du temps, on peut fréquenter The Long Now Foundation. C'est assez élégant, riche de perspectives, et Brian Eno est au conseil d'administration.

 

* Un peu de matérialisme n'a jamais fait de mal au concept. Pour le courrier qui doit être lu sinon conservé, il est conseillé d'utiliser un papier « vivant ». Contrairement à Balzac, si l'on ne peut s'offir des feuilles en fibres de lin confectionnées une à une, on peut par exemple adopter un pur coton à la forme ronde ; et pour former des mots (ou, accessoirement, dédicacer des livres) : une plume d'anglaise ou un stylo-calligraphe. Les belles papeteries disparaissent une à une mais tout cela se trouve encore - c'est le cas de le dire - en ligne.

 

 

 

 

 

 

 

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